Saint-Planchers

Nos chemins ont une Histoire


11 panneaux situés sur les chemins de la commune rappellent l'histoire des lieux
 


 




La Moinerie

Au Moyen-âge, la cure de Saint- Planchers se situait ici à la Moinerie. Le chemin de l'Oiselière servait de liaison, entre l’église, la cure ( la Moinerie ) et le prieuré de l'Oiselière.

Tout comme le prieuré de Loiselière ( l'Oiselière ), elle était la propriété de l'Abbaye du Mont- St-Michel. Cette dernière disposait aussi sur Saint-Planchers de 200 vergées(1) de terres, dont elle tirait des revenus. La cure devient bien communal à la Révolution.

Un arrêté du 3 brumaire de l'an 3 ( 8 octobre 1795 ) oblige la municipalité à louer la Moinerie à Mr Avril, curé de Saint Planchers, pour 16 livres par an. La maison est déclarée bien national par le Directoire d'Avranches qui le lui vend le 24 Brumaire de l'an IV ( novembre 1799 ) pour la somme de 600 Francs. Mr Avril léguera par la suite la Moinerie à sa famille par testament et ce lieu cessera alors d’être le presbytère.

En mai 1803, la municipalité vote une indemnité de logement de 50 livres au prêtre.
En 1826, la commune achète les bâtiments de l'actuelle mairie, ainsi que la cour et les jardins pour en faire le nouveau presbytère.
Après le départ en retraite du père Bastille, le conseil municipal par délibération du 28 décembre 1994 décide de transformer le presbytère en Mairie.

A remarquer : le magnifique four à pain faisant partie de la propriété.

(1) Vergée: ancienne mesure agraire, équivalant à un quart d'acre.

L'Église

L'église est dédiée à Saint-Pancrace, jeune soldat romain, martyr, mort au début du IVème siècle ( An 304 ). Le nom Saint-Planchers est né d'une déformation, au cours des siècles de Saint-Pancrace.
Sa construction daterait de la fin du XIème siècle, début du XIIème siècle. Deux restes de maçonnerie en « arêtes de poisson » de part et d'autre du porche ainsi que de la nef en témoignent.
En 1242, Jeanne de Saint-Planchers donne l'église et le patronage de Saint-Planchers aux moines du Mont St Michel.
L'art gothique est visible au niveau de deux baies ogivales surmontées d'une croix, datant du XIVème siècle. Celle de l'ouest est une croix fleurie.

                                                                                église

Les autres fenêtres, dont celle du transept nord, avec sa lancette surmontée d'un quatre feuilles ainsi q'une porte, le porche et le bas de la tour, datent du XVème siècle ou début du XVIème siècle.
Le haut du clocher a été reconstruit au XIXe siècle lorsqu'on a remplacé l'unique cloche du XVIème siècle par trois nouvelles cloches.
La croix et le coq surmontant les clochers sont le symbole de la vigilance chrétienne et de la résurrection.
Des contreforts soutiennent le mur sud de la nef, celui du nord étant ouvert sur la sacristie du XIXéme siècle, laquelle était antérieurement la chapelle seigneuriale.
Remarquons plusieurs dalles tumulaires ( funéraires ) sous le porche. La plus ancienne servant de seuil à la porte de l'ancienne sacristie.
A l'intérieur de l’église se trouve un retable du XVIIIème siècle.

L' Aumesnil

Le drame de la famille Lebailleux, pendant la guerre

A « l'Aumesnil », le 29 juillet 1944 une maison est réquisitionnée pour loger des familles granvillaises. Malgré l'interdiction en vigueur, un poste et un récepteur sont installés dans une grange par un des réfugiés.

Quelques adolescents viennent le soir tourner la roue du moulin à grain pour permettre d’écouter « Radio Londres ». Au matin, une perquisition a lieu dans cette ferme. Le poste de TSF est découvert.
Marie-Louis Lebailleux, son épouse Ludivine, et deux de leurs enfants Simone ( 17 ans ) et Louis-Albert ( 22 ans ) sont arrêtés à leur domicile. En fin d'après-midi, ils sont emmenés dans une ferme à Saint Aubin-des-Préaux, puis le soir au château de Saint Pierre-Langers. On les retrouva le lendemain fusillés dans un champ face au château.
Madame Lebrun épouse du maire de l’époque, et membre de la Croix-Rouge, alla, accompagnée de quelques habitants du bourg, chercher les corps afin de les ensevelir au cimetière de Saint-Planchers.

Le Cimetière

Au Moyen-âge, il existait deux cimetières, celui que nous connaissons et celui des ladres ou lépreux, situé en face, au sud de la mairie actuelle.
Il y avait une léproserie à la Villardrie ou Villarderie ( villa des lépreux ), du côté sud de la salle des fêtes actuelle.
Le 29 décembre 1654, les deux cimetières furent ré-ouverts lors d'une cérémonie par le prêtre de la paroisse. En effet, depuis le 4 septembre précédent, aucune inhumation n'avait pu y être faite à la suite d'un crime de sang qui avait « souillé » les lieux et bouleversé la paroisse.
Au XVIIIème siècle, les cimetières étaient entourés d'un mur pour éviter aux animaux de divaguer parmi les tombes, voire d'y manger des fruits. Des arbres du voisinage passaient en effet par-dessus les murs ou étaient plantés en espalier comme le relate la délibération du conseil municipal du 6 Fructidor de l'An 3 ( septembre 1795 ).

Cette délibération tirée d'un registre de l'An 3 de la République Française ( 1795 ) avait pour objet d'interdire l'accès du cimetière à « aucuns bestiaux » à cause des dommages causés par ceux-ci à la conservation des fruits produits en ce lieu.

Le Prieuré de l'Oiselière

À 300m à gauche (propriété privée)

« C'est au creux d'un vallon, en bordure de la Saigne, sur la paroisse de Saint-Planchers, que se niche cet antique prieuré de la Baronnie de Saint-Pair, donné au monastère du Mont Saint-Michel par le duc Richard II dès l'an 1022.

La nature n'avait peut-être pas tellement gâté ce petit coin de terre, mais, loin de la mer et des vents, cette propriété servit sans doute longtemps de maison de repos pour les religieux du Mont, avant de devenir, au XVIe siècle, une somptueuse résidence de plaisance pour leurs abbés.
Tout l'appareil défensif du premier manoir fortifié a pratiquement disparu: évanoui, le plan d'eau; comblés en partie, les fossés; l'enceinte, aux murs étayés de contreforts, est toute coupée de brèches; seul le double porche cintré donne toujours accès dans la vaste cour intérieure. »

( Transcription de l'article de M.Delalonde Basse-Normandie, N°36,hiver 1964-65 )

Carte postale de 1900
Carte postale de 1900

La Vallée de l'Oiselière

Le sentier de la Venlée borde le vallon creusé par la Saigue(1), entre Saint-Planchers et Saint-Aubin-des-Préaux. Au Moyen-Age, ce sentier reliait la cure de Saint-Planchers, située à la Moinerie, et le prieuré de Loiselière ( l'Oiselière ), tous deux, propriétés de l'Abbaye du Mont Saint Michel. La rivière la Saigue(1) alimentait 4 moulins : trois à grains, et un à foulon(2).
De chaque côté de la Saigue, le bois du Praël était le domaine des charbonniers qui y furent actifs jusqu'au XIXème siècle.

( carte de Cassini, XVIIIème siècle )

(1) Une saigue désignait un lieu marécageux, la rivière aurait pris ce nom, quelquefois mal recopié en Saigne. Elle est finalement appelée « l'Oiselière ». (2) Un foulon, du latin fullo, est un bâtiment ( le plus souvent un moulin à eau ) où l'on battait ou foulait les draps, ou la laine tissée dans de l'argile pour les assouplir et les dégraisser.

Les Moulins de l'Oiselière

La rivière l'Oiselière anciennement la Saigue alimentait quatre moulins: trois à grains, et le 4ème à foulon(1). En étant attentif, vous pouvez apercevoir les ruines de ces moulins, ainsi que les restes des biefs. Le plus visible se situe près de la cascade après avoir franchi la petite passerelle.

« Au XIXème siècle, le moulin de la Porte aux Hoguais, est devenu moulin à huile de navette( 3 ) ou de moutarde, laquelle servait à graisser les machines et les mécanismes. Il fût détruit, en 1858, par un orage qui entraîna la rupture de la digue de Pont Roger située en amont. »
« Le moulin Tourneur à la Vesquerie ayant brûlé, il fut remplacé par le moulin de Kair. »
« Le moulin de la Consciance était situé entre le moulin Tourneur et le moulin de Kair situé à Saint-Aubin-des-Préaux. »

( Extraits des archives paroissiales de 1861. )

( 1 ) Un moulin à foulon, ( du latin fullo ), est un moulin à eau, où l'on battait ou foulait les draps, ou la laine tissée dans de l'argile smectique ( 2 ) pour les assouplir et les dégraisser. Le principe de fonctionnement est un arbre entraîné par une roue hydraulique qui tourne devant une batterie de maillets ( foulons ), placés en position de bascule au-dessus des cuves contenant : draps, textiles ou peaux. Le moulin était exploité par un ouvrier foulon ou foulonnier.

( 2 ) L'argile smectique est une argile d'un gris verdâtre, très hydratée, contenant presque toujours un peu de chaux, de magnésie et d'oxyde de fer ; elle est peu fusible, grasse au toucher et qui se délaye facilement dans l'eau qu'elle rend savonneuse. Cette dernière sert à enlever aux étoffes de laine le gras dont on imbibe les fils pour faciliter leur filage et leur tissage. Les tissus, les draps sont mis dans des auges avec la terre à foulon, abondamment arrosés pour y être foulés mécaniquement avec des maillets mus par la force de l'eau dans les moulins à foulon.

( 3 ) La navette est une plante désuète, proche cousine rustique du colza, utilisé jusqu'au milieu du XXème siècle.

La Gare

A partir de 1866, les communes côtières s'associent avec Granville pour faire pression sur le Ministère des Travaux Publics afin de hâter la construction de la ligne « Paris-Granville », bloquée à Flers.

Le premier train arrive en gare de Granville le 3 juillet 1870. La gare de Saint-Planchers, située à 4 km du bourg, sert au service des voyageurs, des colis postaux et des messageries. A l’époque, les marchandises lourdes ou encombrantes sont encore livrées uniquement en gare de Granville.

A partir de 1946, les choses changent considérablement pour notre petite gare qui supplante même, à une époque, celle de Granville. En effet, du bétail et des pommes sont embarqués par wagons entiers, tandis que du fourrage et des engrais sont déchargés pour les Etablissements Maillard ( négoce et minoterie ).

En avril 1970, la gare est désaffectée. Elle est mise en vente avec l'accord de la commune, et achetée en 1978 par M. Daniel Gaston ( fils de l'ancien chef de gare ).

La Poste

Bénéficiant de l'arrêt des trains en gare de Saint-Planchers, un bureau de Poste est ouvert au village Coteriot, à l'angle de la rue de la gare et de la route de Granville. Les facteurs de Saint-Planchers et des communes avoisinantes viennent y chercher les sacs postaux le matin et y déposer le soir le courrier, qui est ensuite trié dans le wagon postal.

En septembre 1991, les trains express ne s'arrêtant plus à la gare de Saint-Planchers, le bureau de poste est transféré au bourg. Il fonctionne à mi-temps jusqu'en septembre 1997. Malgré la volonté de la commune de garder le bureau en activité en y affectant une employée municipale, une heure, quatre jours par semaine, celui-ci est définitivement fermé le 1er décembre 1998.

Les Granges à dîmes

La dîme était une redevance en nature ou en argent portant principalement sur le dixième des récoltes.

Elle était un revenu pour le clergé et à la noblesse permettant notamment, l'entretien du dit clergé et des lieux de cultes. Une partie de celle-ci, était également redistribuée aux pauvres de la paroisse. La révolution française a aboli la dîme en 1789. À Saint-Planchers, on a compté jusqu’à quatre granges à dîmes.
L' une se situait au village de la Chasnière, la deuxième, se trouvait entre le pressoir de l'ancien presbytère et la route qui passe sous le cimetière, au sud. Une troisième, la grange à dîme de la Table, est aujourd'hui toujours située dans ce hameau et demeure en excellent état. La quatrième se situait à l'Oiselière.
Les granges à dîme étaient des bâtiments aveugles et solides. Ainsi la grange de la Table, dite du « Chevalier des touches », conserve la porte cintrée surbaissée et la haute ouverture en grenier, au nord pour engranger les récoltes ainsi que des contreforts à l'ouest.

Malicorne

Sur le chemin des Miquelots

Les Miquelots, pèlerins qui se rendaient au Mont Saint Michel puis à Compostelle, traversaient le vallon de la Saigne, en passant par Malicorne puis par Pimors, Noë, le Chêne et continuaient vers la Lucerne. Les pèlerins pouvaient se recueillir à la chapelle de Malicorne consacrée à Saint Jacques. Cette chapelle est aujourd'hui disparue.

La malicorne

Pendant la révolution de 1789, Jacques-René Destouches plus connu sous le nom du Chevalier Destouches et considéré comme le meilleur agent secret des princes en exil pour la Basse-Normandie, a constitué un solide réseau de renseignement ayant pour base logistique son manoir de Malicorne.

Selon l'historien Robert Sinsoilliez, dès son arrivée à Jersey, le prince de Bouillon fit appel à Jacques René Destouches de La Fresnaye, un marin qui avait travaillé sur un corsaire granvillais pendant la guerre de Sept Ans et avait commandé par la suite les navires de son père à Terre-Neuve. Jacques René Destouches organisa un important service de la Correspondance entre Jersey, Guernesey et le Cotentin et l'Avranchin. Il agissait en liaison avec les bateliers de la région. Ils conduisaient les émigrés ou les responsables militaires, tel Louis de Frotté, qui abordaient souvent dans la baie du Mont-Saint-Michel. « Souvent le débarquement s'effectuait au sud de Granville entre Genêts et Saint-Jean-le Thomas, entre Saint-Pair et les falaises de Carolles à l'embouchure du Lude. Les hommes gagnaient les dunes de Bouillon, celles du Creux ( aujourd'hui vallée des Peintres ). Ils s'enfonçaient dans la lande de Beuvais et les bois de Saint-Michel-des-Loups. Quand douaniers et gendarmes se montraient trop présents dans ce secteur, il fallait remonter au nord de Granville, à Bréville ». A partir de mai 1795, Jacques Destouches fils, âgé de quinze ans, repris les activités de son père, devenu malade.

On retrouve la trace du manoir et de Jacques Destouches dans « L'histoire d'un émigré et de sa famille : les POUPINEL » de Christiane Daireaux.

« C'est en ce Manoir de Malicorne, propriété, dans la seconde moitié du 18è siècle de Madame Jacques Destouches, née Olive Ganne de Grand-Maison, que cette dernière devenue veuve se retira avec son fils, le jeune Chevalier des Touches, celui-ci, assurant la correspondance avec les émigrés de Jersey et d'Angleterre, devait être arrêté et emprisonné à Coutances ( Son évasion, le 9 février 1799, la veille du jour où il devait être exécuté, fit grand bruit dans la région et devait par la suite inspirer Barbey d'Aurevilly dans un de ses célèbres romans "Le Chevalier des Touches " ».

Hier et Aujourd'hui


12 planches ont été réalisées, sur 12 endroits de la commune, elle juxtaposent:

  • - Le cadastre napoléonnien de 1925 et le cadastre actuel
  • Une vue du siècle dernier et une photo de 2013
l'église le bourg l'oiselière le theil le pont - l'hôtel Noé la channière - le haut theil la gare l'école la gévrie le moncel le bourg
 



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